MONOXYDE DE CARBONE

Le retour du froid marque l’entrée dans la période de chauffe, malheureusement aussi période de nombreuses intoxications au monoxyde de carbone (CO).

Ce gaz inodore et invisible reste la première cause de mortalité par gaz toxique en France.

Les cas d’intoxication collective, avec de nombreuses victimes ou des décès alimentent régulièrement la rubrique « faits divers », mais de nombreux cas isolés sont répertoriés chaque année sans que les médias s’en fassent écho.

Les conséquences sur la santé des intoxications sont pourtant parfois dramatiques et liées à l’action du CO sur l’organisme : le monoxyde de carbone se fixe sur l’hémoglobine en lieu et place de l’oxygène. Le sang n’alimente plus alors  les tissus en oxygène. Cette anoxie, selon son importance et sa durée, peut provoquer la mort de ces tissus ou d’organes.

Le système nerveux central, peut être affecté, entrainant une paralysie totale ou partielle, ou d’autres troubles neurologiques graves.

  • Entre le 1er septembre 2016 et le 31 mars 2017, 1041 signalements d’intoxication accidentelle ont été déclarés sur le territoire français visant 3554 personnes dont 2295 ont été prises en charge par un service d’urgence hospitalier,  454 dirigées vers un service de médecine hyperbare et 18 sont décédées.
  • En Bretagne, sur cette même période, 63 affaires ont été signalées et investiguées, impliquant 145 personnes dont 125 ont été transportées vers un service d’urgence, 20 ont été dirigées vers un service de médecine hyperbare.
  • En Côtes-d’Armor, 16 affaires ont concerné (hors milieu professionnel) 30 personnes dont 4 dirigées vers un service de médecine hyperbare. Une personne est malheureusement décédée.

Le monoxyde de carbone est formé en grande quantité lors d’une mauvaise combustion, mais toute combustion produit du CO, notamment dans tout moteur thermique.

Sont souvent impliqués les dispositifs fixes de production d’eau chaude et de chauffage, quelle que soit la source d’énergie utilisée (gaz, fuel, pétrole, bois…). Est  souvent en cause une mauvaise installation, une insuffisance de ventilation,  une ventilation obstruée, ou un défaut d’entretien de l’appareil ou du conduit de fumées.

Les appareils mobiles à combustion non raccordés, et notamment les chauffages d’appoint utilisés en continu, sont des dispositifs susceptibles de conduire également à des émanations importantes de ce gaz toxique.

Particulièrement au cours du dernier hiver, de nombreuses intoxications ont été provoquées par l’utilisation inappropriée de matériels lors de travaux ou de circonstances particulières (tempêtes, inondations, coupure d’électricité) :

  • Matériels équipés d’un moteur thermique, tels que les groupes électrogènes ou les motopompes. Ces matériels doivent impérativement être placés à l’extérieur des locaux en un endroit propre à éviter tout retour des gaz vers l’habitation.
  • Utilisation de barbecues ou braséros comme mode de chauffage palliatif.

Le maintien d’une aération permanente dans les locaux, la vérification des équipements et de leurs conditions d’installation, l’entretien des conduits d’évacuation des fumées par un professionnel qualifié au moins une fois par an et le non-détournement d’usage d’appareils à combustion demeurent les principaux gages de sécurité.

En cas de suspicion d’une intoxication au monoxyde de carbone (maux de tête, nausées, vomissements…), les consignes sont les suivantes :

  • Aérer immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres ;
  • Arrêter les appareils de combustion si possible ;
  • Faire évacuer les lieux ;
  • Appeler les secours (112, 18 ou 15) ;
  • Ne réintégrer les locaux qu’après l’avis d’un professionnel.

Agence régionale de santé (ARS) Bretagne
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